Apollo Brown

Apollo Brown propose depuis quelques jours un nouveau projet  » Blasphemy  » en duo avec , le très respecté, rappeur californien Ras Kass.

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Quand l’un des meilleurs beatmakers américains actuels, Apollo Brown, annonce une sortie d’album, c’est toujours un événement attendu par les amateurs de hip hop. En l’espace de quelques années, le MC de Détroit est devenu ,certainement, la référence du milieu tant ses projets arrivent à allier quantitatifs et surtout ( c’est le plus important ) qualitatifs.
 
Il propose depuis quelques jours  » Blashphemy  » en duo avec un autre ponte de la scène rap : Ras Kass. Membre du groupe The HRSMN, le rappeur de Los Angeles est connu pour ses textes engagés et controversés notamment sur l’album qui l’a rendu célèbre en 1996  » Soul on Ice « . Fervent défenseur de la liberté d’expression, il n’a jamais hésité à parler, avec sincérité et recul, de sujets aussi sensibles que la drogue et l’argent. Ce nouvel opus en est la preuve. On analyse.
 

 

Autant vous le dire de suite, ce  » Blashphemy  » est une pure merveille. Musicalement, tout d’abord. Apollo Brown est au top de sa forme. Jeunes beatmakers, considérez cet opus comme le manuel du parfait producteur de sons. La recette est à la fois simple mais extrêmement complexe à mettre en place afin de ne jamais tomber dans le redondant et le déjà vu. A vos cahiers !
 
I – Prenez une intro souvent soul avec une fois féminine.
II – Ajoutez à cela un beat un peu épais arrivant comme un compte à rebours et donnant envie ,d’ambler, de bouger la tête.
III – Agrémentez le tout, de hooks super bien venus, d’instrumentales cuivres et de percussions.
IV – N’oublier pas de garder en tête l’idée d’obtenir une rythmique endiablée et une mélodie parfaite

Et voilà vous obtenez le son parfait.

 

 

Au niveau du texte et du flow, là encore, Ras Kass impressionne et montre encore une fois qu’il est l’une des figures majeures de la scène californienne. Suite de la recette :
 
I-  Un texte engagé.  La piste 2 résumé parfaitement l’ambiance. En se demandant  » Comment tuer dieu ?  » le rappeur pose déjà la question de la religion dans la société. Sujet sensible, évidemment, mais que Ras Kass ne souhaite pas rendre tabou afin de faire avancer les choses. Les autres titres de l’opus suivront cette doctrine : dire la vérité et lutter contre ceux qu’ils l’appellent les  » prédicateurs du mensonges  » : les politiques.
 

 

II – Ajoutez à ce texte, un flow solide, calme, plein d’expérience donnant à l’opus une autre ampleur. Le but du rappeur n’est pas de placer uniquement ses textes mais bel et bien de coller au son, de servir la musique. En gardant une retenue élégante dans sa façon de rapper, Ras Kass sert son texte qui devient ,du coup, beaucoup plus audible et compréhensible.
 
III – N’oubliez pas d’intégrer dans l’album des featurings de qualités. Et là encore, le duo ne s’est pas beaucoup trompé. En invitant, Pharoahe Monch, Rakaa Iriscience, Xzibit, et Royce Da 5’9 « , le MC et le rappeur ont fait passer l’album du statut de référence à celui de déjà culte. Excellents dans le flow, les artistes ont également participé à l’élaboration du texte. Dans le même objectif que Ras Kass, la dénonciation de certains tabous, ils ont su apporter une autre couleur à l’opus et ça pour notre plus grand bonheur.
 

 

En résumé, dans hip hop, le plus dur c’est de faire simple mais avec originalité. Pari réussi pour le duo. Album à posséder d’urgence. Voici le clip de la semaine.
 

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